Chez Faye Valentine aka Space Gipsy aka L'emmerdeuse galactique...
Ta grande soeur te chantera une berceuse...
En compagnie de Sasha
Aux mains de Valerie
Dans l'oeil de Sharon...
A sauver l'oiseau au plumage de cristal...
Dans la lune, avec Catherine...
Tristesses de la lune.
Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
Ainsi qu’une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d’une main distraite et légère caresse
Avant de s’endormir le contour de ses seins,
Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l’azur comme des floraisons.
Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,
Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d’opale,
Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil.
Charles Baudelaire.
Dans les yeux de Winona...
Tes yeux m’interrogent, tristes, cherchant à pénétrer ma pensée ;
de même la lune voudrait connaître l’intérieur de l’océan.
J’ai mis à nu devant toi ma vie toute entière, sans en rien omettre
ou dissimuler.
C’est pourquoi tu ne me connais pas.
Si ma vie était une simple pierre colorée, je pourrais la briser en cent morceaux
et t’en faire un collier que tu porterais autour du cou.
Si elle était simple fleur, ronde, et petite, et parfumée, je pourrais l’arracher
de sa tige et la mettre sur tes cheveux.
Mais ce n’est qu’un coeur, bien-aimée. Où sont ses rives, où sont ses racines ?
Tu ignores les limites de ce royaume sur lequel tu règnes.
Si ma vie n’était qu’un instant de plaisir, elle fleurirait en un tranquille sourire
que tu pourrais déchiffrer en un moment.
Si elle n’était que douleur, elle fondrait en larmes limpides, révélant
silencieusement la profondeur de son secret.
Ma vie n’est qu’amour, bien-aimée.
Mon plaisir et ma peine sont sans fin, ma pauvreté et ma richesse éternelles.
Mon coeur est près de toi comme ta vie même, mais jamais tu ne pourras le
connaître tout entier.
Rabindranâth Tagore, Le jardinier d’amour.
Dans la tente de Rayon de soleil, aka Little Big Woman...
A réveiller mille ardeurs...
1868-Washita
1968-My Lai
Amy Ecles, bouleversante Rayon de soleil dans Little Big Man d’Arthur Penn.
Son accouchement, le mors aux dents, dans les buissons. Je suis à ses côtés et lui tient la main. La lui serre, fort. Sans retenue, je suis amoureux. Mon sang qui bouillonne, je suis comme un volcan. A point pour faire exploser mes artères. Mon coeur qui se déchaîne veut la rejoindre. Encore plus près. Je l’embrasse sur sa joue brûlante, car l’enfant qui va naître est le mien.
Sa mort, et celle de notre fils, dans la neige. Abattus par un soldat de Custer. Je vais rater Little Big Horn, mais moi, je meurs avec eux. L’histoire aurait du s’arrêter là.
Dans Little Big Man, Arthur Penn ne filme pas seulement le massacre des Cheyennes orchestré par le général Custer. L’auteur de Bonnie and Clyde met aussi en scène le massacre des villageois vietnamiens de My Lai organisé par le tout aussi monstrueux Lieutenant Calley.
1876-Little Big Horn pour Custer.
1974-après une condamnation à la prison à vie, une libération très anticipée pour Calley.
Rayon de soleil, mon amour, mon traumatisme…
Hum Tum…
Les autres ?
(Oui)
Toi, tu es un vrai homme.
Sur les lèvres de Rachel...
A goûter mille douceurs et mille faveurs...
Dans le regard et la nuisette de Daniela...
A expirer mille extases...
Dans les milk-shakes ou les cigarettes d'Uma...
A libérer mille fantasmes...
Dans les bras et les draps de Mariko...
Pour souffrir mille réveils, après mille abandons...
Epouses et concubines
Sur les lèvres de Mariko ou de Rachel, s’épanouir et mourir comme un flocon de neige…
Déflorer la fille du puisatier, lui laisser un souvenir en lui laissant toutes ses pétales…
Naître d’un sourire ou d’une larme de Marlène Jobert ou de Josette Day…
Naître d’un regard de Daniela ou de Catherine…
Conter fleurette à Magdeleine…
Sur du Morricone, avec Iris, perdre haleine…
Se faufiler dans les nuisettes de Tatiana ou de Mina, finir dans chacun de leurs soupirs,
Chaque jour, se réincarner dans les cigarettes de Winona, ou dans le boa de Salma…
S’oublier dans Zhang Ziyi ou Priyanka, dans Deepika ou Draghixa…
Plonger dans les cieux et dans l'océan de Motoko…
Se perdre dans ceux de Mylène…
S'élever avec Maureen O'Sullivan,
Caliner Angel ou Jewel…
Décrocher la lune pour Isabelle…
Faire chaiyya chaiyya avec Malaika…
Croiser le sabre ou un milkshake avec Uma…
Faire des acrobaties galactiques avec Kandi ou Faye Valentine…
Consoler la mélancolie d’Hideko…
Cajoler Kajol, ou les seins de Virginie…
Sauver Winifred et toutes les Lucie…
Sauver Sharon…
Sauver mon Rayon de soleil, puis partager sa tente avec toutes ses soeurs et toutes ses cousines…
A Los Angeles, en 2019...
A la recherche de Rachel...
Sur le Steam Ship Sudan, alias S.S Karnak,
A rêver les rives généreuses du Nil...
Aux rayons de soleils
Spleen
J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans.
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
C’est une pyramide, un immense caveau,
Qui contient plus de morts que la fosse commune.
- Je suis un cimetière abhorré de la lune,
Où, comme des remords, se traînent de longs vers
Qui s’acharnent toujours sur mes morts les plus chers.
Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,
Où gît tout un fouillis de modes surannées,
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,
Seuls, respirent l’odeur d’un flacon débouché.
Rien n’égale en longueur les boiteuses journées,
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années
L’ennui, fruit de la morne incuriosité,
Prend les proportions de l’immortalité.
- Désormais tu n’es plus, ô matière vivante !
Qu’un granit entouré d’une vague épouvante,
Assoupi dans le fond d’un Saharah brumeux ;
Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux,
Oublié sur la carte, et dont l’humeur farouche
Ne chante qu’aux rayons du soleil qui se couche.
Charles Baudelaire.
En lisant ce poème que j’aime et qui m’aime,
je songe à mes souvenirs que j’aime et qui m’aiment,
à mes très chers déjà vus,
à Voyou qui, un matin, n'est plus revenu, et que j'attendrai toujours,
à Galopin, Chipie, Zorra, Gribouille, Themis, Princesse, Grosminet...
aux six dernières minutes de Six pieds sous terre,
aux anges échus de Tarkovski ou d’Oshii,
aux flics déchus et aux putes angéliques d’Ellroy,
aux rayons fabuleux d’Underworld U.S.A,
à la dernière émeraude de Reginald Hazzard,
à Crutch le Voyeur, à Crutch le Vengeur,
à Wayne qui, dans les mines d’émeraudes de la lune, danse avec les Indiens Muzo,
à l'éternité de Victor Manzon,
aux rêveuses de Victor Hugo et aux dormeuses de Charles Cros,
à l’Ophélie de Rimbaud et d’Argento,
aux amoureux et aux amoureuses de Tagore,
à la lune et à la mer de Baudelaire,
à mes dormeuses et à mes dormeurs,
à la mer silencieuse et noire qui, d’astre en astre, attend avec nonchalence l’aventurier de demain,
à mes frères et soeurs d’âmes,
aux explorateurs et aux archéologues, à ceux d’hier et à ceux du futur,
à Howard Carter et au Capitaine Jean-Luc Picard,
à l’ange embrassant la fusion entre Motoko Kusanagi et le maître des poupées,
à Hera caressée par une aube nouvelle, avant de figurer dans un numéro de National Geographic,
au “I’m coming for all of you” de Laura,
au piano de Kara Thrace, à son 1123 6536 5321,
à la destruction du vaisseau résurrection,
aux centurions défilant sur le pont du Galactica,
au dernier vol et aux flamants roses de Laura et William,
au dernier combat et au dernier saut du Galactica, à son dernier voyage,
aux adieux de Kara,
à la perfection de Sam,
au dernier voyage de Kosh et Sheridan,
à l’âme pure et chevaleresque du Marcus d’Ivanova,
à la plus belle aube de Minbar,
à la main de Delenn qui, chaque aurore, parvient à caresser son soleil,
à l’empreinte de G’Kar partout laissée sur l’héroïque station Babylon 5, et dans les âmes de ceux qui l’ont entendu,
au vaisseau en feu d’Hiroshi,
au vaisseau hyper-spatial et aux poèmes flamboyants de Batty,
aux jouets orphelins de J.F Sebastian,
aux larmes de Rachel,
à la langue morte de Pris,
au 9732 de Deckard,
au regard-lumière de la dame en gris qui, depuis, évolue à Avalon,
aux retrouvailles de Jack et Rose,
à la frêle poitrine de Catherine Spaak, au sourire enjôleur du gracile et grâcieux Chevalier de Maupin,
à la blanche Mariko Okada, aux pétales envolées et écarlates d’Akitsu,
à la fille du puisatier qui voudrait se cacher dans une boîte,
aux danses enflammées de Shah Rukh Khan, au regard en or de Kajol,
à l’âne Balthazar qui, lentement un matin, s’est endormi au milieu d’insoucieux moutons,
aux vertiges, aux fantômes et aux quantiques de Carpenter,
aux rêves enfouis de John Ford, aux chevauchées du Duke,
aux bras de John Wayne portant au ciel la jeune Debbie,
aux larmes travesties de Melville,
aux dernières vérités d’Illyria,
à Buffy qui, dans la Bouche de l’enfer, se relève pour dire merde au Premier,
à Spike déclarant sa flamme à Buffy,
aux jalousies d’Angel,
à l’échappée et à la dernière séance de Shosanna,
aux lucioles de Takahata,
à Setsuko qui, une poupée de chiffon dans les bras, s'éteint, à Setsuko dans son carton,
au sourire et à la mort de Rayon de soleil,
aux braquages et aux échappées d’Omar Little,
au cimetière des éléphants, au royaume de Jane et Tarzan,
au bain de la comtesse de Lyndon,
aux derniers feux et aux dernières ombres du Berlin de La chute,
aux vents de Phenomena,
au “toute résistance est futile” des profanateurs de Ferrara,
à l’oiseau rouge de Mugen,
aux trompettes et à la mélopée d’Alamo,
à la geste érotique et à la nuisette bleue de Mina,
à la main droite et à la main gauche de Durga,
aux rosées et aux lotus de Satyajit Ray,
aux lagons perdus de Michael Mann,
à l’avant dernier mohican et à la jeune fille qui n’a jamais atterri,
aux larmes de Billie Frechette,
à la flûte enivrante et au tigre endormi du Sixième sens,
à l’aube nouvelle de Max le taxi,
aux zombies liminaires et insouciants du Jour des morts-vivants,
au regard de Bub,
au précieux de Gollum,
à la dernière marche des Ents,
au fils à venir d’Arwen et d’Aragorn,
à King Kong qui apprend aux bus et aux blondes à voler, à son royaume perdu,
aux prostituées affranchies de Kill !,
à Tabata qui apprend à sa future tendre à voler puis à suspendre son vol,
aux corps à corps et aux seins nus des femmes létales et tatouées de Gosha,
à la haie d’honneur finale faite à Oryu la Pivoine rouge,
au corps dédié et oriental du Marc-Antoine de Milius,
aux orgies et au lit orphelin de Cleopâtre et Marc-Antoine,
à l'échappée finale de Jack Bauer,
au congé d’Anne Boleyn,
aux voix et aux fresques érotiques du Narcisse noir qui, jusqu’à la fin des temps, continueront à s’extasier,
au lac d’Anju qui, toujours, murmure son refrain affligé,
aux voix d’outre-tombe et aux cerisiers de Mizoguchi qui, chaque jour, délivrent un remords et voient une fleur s’envoler,
à la Yang Kwei-fei de Bai Ju-yi,
aux jeunes filles et aux palmiers immaculés de Soy Cuba,
aux rivières mélancoliques de Naruse,
à mes oreilles charmées par la sonorité des bijoux chevillés aux danseuses de Bollywood,
à mes oreilles bercées par les symphonies célestes de Bear McCreary, ou par le "Kucch dil ne kaha" de Lata Mangeshkar,
à mes oreilles enivrées et extasiées par des langues chantantes et lointaines, mais malgré tout familières, par le “Chaiyya Chaiyya” de Sapna Awasthi et Sukhwinder Singh, par les accents heike de Blade Runner et Battlestar Galactica, par les “To-o kami emi tame” des Ghost in the shell,
à mes oreilles chavirées par le trip fantômatique de Mugen, ou le trip lunatique d’Argento et de Donaggio,
à mes oreilles bouleversées par les plaintes de Nang Nak,
à mon coeur enflé par les tambours du Japon, ou le Morricone de Colorado et de Navajo Joe,
à mes narines flattées par des parfums caressants et lointains, mais autrefois si proches,
à mon palais et à mes yeux ravis des saveurs et décors du très indochinois “Madame Butterfly”,
à ma bouche et à mes yeux ensorcelés par les danses du ventre de Salma et Malaika, ou par la poitrine fantas(ma)tique d'Anna Falchi et de Faye Valentine,
à mes yeux enorgueillis par les saris et les étoffes fragiles,
à mes yeux fiers d’avoir contemplé et admiré le majestueux Sphinx et les pharaoniques pyramides, les magnifiques fresques du tombeau de Ramosé,
à mon regard enchanté d’avoir baisé les rives fleuries et prodigues du Nil, et au-delà, d’avoir soupçonné un désert parfait,
à mes pas subjugués d’avoir, à Karnak et au temple de Louxor, arpenté la terre arpentée il y a 3300 ans par les pieds royaux et complices de Touthânkamon et Ânkhésenpaamon,
à mes pas effarés d’avoir foulé la terre tombale et rosée des pharaons, la Vallée matricielle des Reines, la Vallée phallique des Rois,
d’avoir, sur le pont et dans le salon du S.S Karnak d’Agatha Christie, calqué mes pas et mes cocktails sur ceux d’Hercule Poirot,
à mon âme éblouie d’avoir partagé le tombeau de quelques Reines d’Egypte, d’avoir partagé le lit poétique des princesses khmers,
à mon âme irradiée de tous ces très chers souvenirs,
à mon âme avide de rêveries passées et de souvenirs futurs ; à Khajuraho et au Taj Mahal, à Petra et à Jaipur, aux bains d’Hakone et aux daims de Nara, aux temples shintô, aux lagons de Baa et de Bora Bora, aux jungles et aux volcans de Java, à John Ford’s Point et au lac Powell de La planète des singes, aux mines d'opale de la Lune et aux anneaux de Saturne, au sable de Mars et aux lacs de Titan, à Gliese 851 et aux soleils d’Alpha du Centaure, et à plus loin encore,
à mon âme envieuse de chimèriques amazones et de cités enfouies, d’explorer les merveilles perdues ou mythiques, des jardins suspendus de la fière Babylone aux harems de l’Inde pré-victorienne, du palais oublié et fantastique du Voleur de Bagdad à Locus Solus ou Fondcombe, en passant par le Bradbury Building et les pyramides de la Tyrell Corporation, la planète-mère des Vorlons et ses secrets, Z’ha’dum et ses ombres, Risa et ses sirènes…
Aussi, me sera-t-il permis, cet automne au pays du sourire, de louer et, plus profondément encor, d’aimer ce très cher poème de Baudelaire aux pieds des temples enlacés d’Angkor, aux pieds du Bayon ou du Ta Phrom, maintes fois visités, il y a peu, et bien longtemps, sous d’autres hospices, papillon qui, avec délice, s’en exhalait ou serpent qui, languissamment, la moindre pierre en caressait, jeune tigre rôdeur au feulement curieux ou petit singe mendiant et voleur, tailleur d’apsaras ou joueur de flûtes enchantées.
Aux rayons de lunes aussi.
Voir/écouter Nang Nak de Nonzee Nimibutr pour dire que filmer des fantômes ou des futurs fantômes est l’une des plus belles vertus qui soient. A preuve aussi Battlestar Galactica de Ronald D. Moore et Bear McCreary dédiée à Hera 150000 ans plus tard, à Daniel et Nathalie Six, à l’hybride et à toutes les poupées avortées, Blade Runner de Ridley Scott et Philip K. Dick dédié au(x) fantôme(s) de Rachel et Batty, aux jouets de J.F Sebastian et à toutes les poupées érotiques des colonies de l’espace, Cowboy Bebop de Shinichiro Watanabe et Yôko Kanno dédiée au(x) fantôme(s) de Faye Valentine, La trilogie d’Apu de Satyajit Ray et Rabindranâth Tagore dédiée aux lucioles, Ghost in the shell de Mamoru Oshii et Kenji Kawai dédié au ghost de Motoko, Akira de Katsuhiro Otomo dédié à Akira et Tetsuo, Angel de Joss Whedon dédié à Fred et Wesley, et aux soi-disants mensonges d’Illyria, The Wire de David Simon et Ed Burns dédié au fantôme de Baltimore, Omar Little, Shining de Stanley Kubrick dédié aux fantômes lubriques dudit Kubrick, Le tombeau des lucioles d’Isao Takahata et Akiyuki Nosaka dédié à la soeur dudit Nosaka,Le narcisse noir de Michael Powell, Emeric Pressburger, Alfred Junge, Brian Easdale, et Jack Cardiff dédié aux voix érotiques de l’Inde quatre fois millénaire, Mohabbatein d’Aditya Chopra dédié au fantôme complice de Raj Aryan, Martyrs de Pascal Laugier dédié aux fantômes d’Anna et Lucie, Elle s’appelait Scorpion de Shunya Ito dédié aux fantômes libérés par Matsu, L’intendant Sansho, Les contes de la lune vague après la pluie, L’impératrice Yang Kwei-fei de Kenji Mizoguchi dédiés à Anju, à la princesse Wakasa, à Miyagi, à Yang Kwei-fei, Babylon 5 de J. Michael Straczynski dédiée à G’Kar, Marcus, Kosh et Sheridan, les westerns de John Ford dédiés aux absentes.
Tout çà pour dire : voir tous ces films de fantômes et mourir, pour renaître, non soustrait mais enrichi, greffé, intensifié. Tout çà pour dire aussi que les fantômes comptent bien souvent autant que les vivants, que nos fantômes à nous ont bien souvent des noms de séries télé ou de cinéma, d’Orient ou d’Occident, et parfois d’étranges no man’s land, s’appellent Faye Valentine ou Akitsu, Durga ou Hera, Marcus ou Omar Little, ont des yeux d'Inde ou de Chine, ont la langue qui chante d’antiques légendes ou murmure des peurs oubliées, habitent des galaxies lointaines ou toutes proches, les déserts de John Ford, les jungles d’Afrique ou d’Asie, les guettos d’Amérique ou le Los Angeles de 2019, les palais moghols ou d’Egypte. Leurs voix révolues ou pas encore entendues continuent de susurrer à nos sens nostalgiques ou voués à l’anticipation mille et une douleurs, mille et un tourments, mille et un plaisirs, mille et une saveurs, nous permettent de partager aussi bien le paradis de Maureen O’ Sullivan et Johnny Weissmuller, celui de Sharon et Helo, que de tutoyer les étoiles avec les Réplicants ou les Cylons.
Avec Batty et Motoko,
A partager mille rayons et mille vertiges promis...
Aux pieds du Bayon,
A soupirer mille souvenirs...
Aussi, à contempler la place de l'homme dans le cosmos, et l'inspiration du cosmos dans l'aspiration de l'homme...
A la recherche de Voyou...
A l’ombre du dernier tamala, le grand fauve trouva son dernier refuge.
La lune, et ses mines d’opales, éclairaient une âme à la recherche d’un royaume perdu.
A la lumière des étoiles et des galaxies, le dernier tigre rêvait de ses frères et soeurs.